La culture rasta et son lien avec la musique reggae
La culture rasta est aujourd'hui largement associée à la musique reggae et à ses représentants les plus célèbres, comme Bob Marley, Peter Tosh ou encore Bunny Wailer. Cependant, les racines du mouvement rasta remontent au début du 20e siècle en Jamaïque, dans un contexte de discrimination et d'oppression sociale à l'encontre des populations noires.
Les origines de la culture rasta
Le mouvement rasta tire son nom de Haile Selassie I, empereur d'Ethiopie de 1930 à 1974, qui était considéré comme une figure messianique par les rastas. Selon leurs croyances, Selassie était le véritable roi d'Israël, descendant direct du Roi Salomon et de la Reine de Saba, et le sauveur de l'humanité.
Les rastas affirment également que le cannabis est une plante sacrée, qui leur permet d'atteindre un état de méditation et de communion avec Jah, leur divinité. Ils portent des dreadlocks, qui symbolisent leur engagement envers la nature et leur rejet des codes de la société occidentale.
L'émergence du reggae
Dans les années 1960, la musique jamaïcaine était encore principalement dominée par le ska et le rocksteady, deux styles qui reflétaient l'influence de la musique américaine sur l'île. Cependant, avec l'arrivée de Bob Marley et d'autres artistes comme Peter Tosh, Bunny Wailer ou Jimmy Cliff, la musique jamaïcaine a commencé à évoluer vers un son plus original et plus militant.
Le reggae est un genre musical qui se caractérise par un rythme lent et entêtant, une basse profonde et une utilisation subtile des instruments à cordes. Les textes sont souvent engagés politiquement ou spirituellement, et reflètent les préoccupations et les aspirations de la communauté rasta.
Les figures emblématiques du reggae
Bob Marley reste sans doute l'artiste le plus célèbre et le plus influent de l'histoire du reggae. Ses chansons, comme "No Woman, No Cry", "Get up, Stand up" ou "One Love", ont été reprises et adulées dans le monde entier, et ont contribué à populariser la culture rasta à une échelle internationale.
Peter Tosh était pour sa part connu pour son engagement politique en faveur des droits des populations noires, ainsi que pour son militantisme en faveur de la légalisation du cannabis. Il a notamment composé des chansons comme "Legalize it" ou "Equal Rights".
Bunny Wailer, membre fondateur des Wailers aux côtés de Marley et Tosh, a également contribué à façonner le son et l'identité du reggae, à travers des chansons comme "Blackheart Man" ou "Rasta Man".
La transmission de la culture rasta
Aujourd'hui, la culture rasta et le reggae vivent toujours à travers des artistes et des collectifs qui perpétuent les valeurs et les traditions du mouvement. Les Vieux Môgôs, par exemple, est un groupe français de reggae qui s'inspire des racines mandingues du genre, tout en revendiquant une vision universelle et militante de la musique.
Les réseaux sociaux, comme TikTok, permettent également à des individus comme "Vieux Rasta" de partager leur passion pour la culture rasta et le reggae avec une audience plus large.
Enfin, des initiatives comme le projet "Jamaica Social Club" témoignent de la volonté de certains artistes plus âgés de transmettre leur savoir et leur expérience à une nouvelle génération d'artistes. Ce projet, qui réunit notamment Cedric Myton, Kiddus I et Ken Boothe, vise à renouer les liens entre les générations et à faire vivre la musique jamaïcaine de manière authentique et engagée.
En somme, la culture rasta et la musique reggae ont profondément marqué l'histoire et l'identité de la Jamaïque, et ont contribué à diffuser des valeurs de paix, d'amour et de tolérance à travers le monde entier. À travers ses figures emblématiques et ses héritiers contemporains, le reggae continue à inspirer et à fédérer des fans et des artistes de tous horizons.
Sources:
Le Rastafari est une religion et un mouvement culturel qui remonte aux années 1930 en Jamaïque. Il s'agit d'une croyance afrocentriste qui met l'accent sur le retour aux racines africaines et à l'unité des Noirs du monde entier. La religion Rastafari se concentre également sur la méditation profonde et l'utilisation de la marijuana à des fins religieuses.
Les pratiquants Rastafari ont longtemps été considérés comme des parias, car ils sont souvent associés à des comportements non conventionnels et à une certaine aversion à l'autorité. La culture du Rastafari englobe une grande variété de nuances, de l'utilisation de la marijuana à l'utilisation de vêtements et de bijoux en l'honneur de Haile Selassie, qui est considérée comme le dieu des Rastafaris.
Cette culture est très persistante et s'est étendue dans le monde entier. Certains aspects de la culture Rastafari sont parfois vus négativement par la société, mais pour la plupart des gens, c'est une religion puissante et profondément spirituelle. Les plus âgés des Rastafaris évoquent des moments de méditation et de spiritualité. Ils parlent avec respect du pouvoir de Dieu et de la mystique qui vient avec une foi profonde.
J'ai eu la chance de rencontrer un vieux Rastafari lors d'un voyage en Jamaïque il y a quelques années. Sa sagesse et sa profonde connaissance de la foi et des paroles de Haile Selassie m'ont profondément impressionné. Sa voue pour la paix et le respect de la nature m'a rappelé à quel point la spiritualité peut avoir une profondeur et ...